Suspendre
Un poème de Mohammed Dib, choisi par Gilles Jouanneau
s’asseoir
comme un inconnu
poser les mains
sur la table
du regard
simplement
demander asile
et permission
user du pain
et du feu
qu’on n’a pas faits
soi-même
ramasser les miettes
à la fin
pour les porter
aux oiseaux
ne dire
qui l’on est
d’où l’on vient
ni pour quoi
réserver la parole
à autre chose
et mettre sa chaise
à la fenêtre